ライプニッツとベール : 形而上学的悪の問題

Abstract

Lorsque notre foi nous enseigne que Dieu est l'Etre infiniment parfait, notre raison nous montre que les créatures que Dieu parfait a créées d'une manière la plus parfaite sont imparfaites. Il nous semble que la vérité de la foi ne peut s'accorder avec la vérité de la raison. La question de la conformité de la foi avec la raison est le noeud de la controverse sur le mal métaphysique. Leibniz prétend que la raison humaine est la raison démonstrative, et que l'on pourra toujours arriver à la connaissance de Dieu quand on suivra la démonstration de la raison avec un désir ardent de la vérité. Il en conclut que l'entendement divin et la raison humaine sont homogènes. Bayle dit que la raison humaine aime la dispute, qu'elle entasse objections sur objections et ne sait où s'arrêter. Il en conclut que l'entendement infini de Dieu n'a rien de commun avec la raison finie de l'homme. Leibniz nie absolument l'existence de la vérité qui est contraire à la raison; il est rationaliste. Mais il admet tacitement que la raison humaine ne peut raisonner régulièrement que sous la direction de l'entendement divin, c'est-à-dire, de la foi. Le rationalisme de Leibniz ne peut subsister sans présupposer le gouvernement absolu de Dieu chrétien. Bayle avoue que notre foi et notre raison ont chacune leur propre vérité, et que ces deux sortes de vérités se contedisent. Il est sceptique. Cependant il confesse que seule la foi établie sur la ruine de la raison est la véritable foi. Au fond du coeur, il est fidéiste, mais fidéiste dangereux pour la religion chrétienne.