一七世紀科学革命と音楽--一デカルト研究者の視点から

Abstract

L'évolution des pensées musicales se distingue remarquablement de celle des pensées philosophiques en général; tandis que celles-ci se sont converties à l'aristotélisme au cours du XIIIe siècle sous l'impact de la Renaissance du XIIe siècle, celles-là sont restées fidèles à la tradition pythagorico-platonicienne jusqu'au XVIe siècle. Zarlino et Kepler sont des figures représentatives de cette tradition. Le musicien italien fonde sa théorie sur une spéculation concernant le nombre parfait qu'est le chiffre six (senario). L'astronome allemand parvient à découvrir sa troisième loi, loi de l'harmonie, en recherchant la musique céleste dans le système solaire. C'est la lecture d'Aristoxène, disciple direct d'Aristote et critique des pythagoriciens, qui a permis à Vincenzo Galilée, luthiste et père de Galileo, de s'opposer à Zarlino. Vincenzo est le premier à remettre en question le rapport sacré de un à deux, rapport attribué depuis l'antiquité à l'octave. L'expérience montre que ce rapport n'est valable que pour les longueurs des cordes et qu'il doit être élevé au carré, à savoir de un à quatre, pour les poids. Son fils Galileo reproduit à peu près les mêmes arguments dans ses Discorsi. Dans son premier écrit Compendium musicae, Descartes expose un système sonore plutôt zarlinien en laissant de côté les spéculations métaphysiques et cosmologiques. Son intention de se limiter à l'aspect quantitatif de la musique marque le point de départ de la mathesis universalis des Regulae. Mais un grand changement se produit vers 1629-1630, à l'époque où la métaphysique cartésienne a été établie: Descartes se détermine enfin en faveur de l'explication physique du son, en renonçant à la recherche de la correspondance entre les passions et les qualités musicales. C'est ainsi que les principaux acteurs de la Révolution Scientique du XVIIe siècle, Kepler, Galilée et Descartes abordent, chacun à sa façon, la musique, dont l'étude approfondie ouvrira un nouvel horizon.