<論説>フランスにおける社共の政権協力と決裂 (一九四四―一九四七年) : 社会党の政権構想と経済復興路線を中心にして

Abstract

Coalition et Rupture entre la S. F. I. O. etle P. C. F. 1944-147 : sur le plan socialiste d’un gouvernement et la strategie socialiste de reconstruction de l’economie francaise/ En mai 1947, la S. F. I. O. a exclu les communistes du ministère à sa direction. Jusqu'ici on affirme bien des fois qu'il s'agit là d'un effet de la doctrine Truman présentée en mars de la même année, politique anticommuniste d'intervention américaine en Europe, qui aurait fait imaginer aux socialistes que la révocation des ministres communistes leur apporterait les crédits américains pour la reconstruction de l'économie française. Sans doute sur l'éventualité d'une aide américaine, les socialistes ont fondé leur stratégie de reconstruction économique, mais elle reposait aussi sur le blocage des salaires. Ce blocage, pris par tous les trois gouvernements à direction socialiste, était «lécons de l'histoire» que de l'échec économique et financier du Front populaire les socialistes ont dégagées et qu'ils intégraient à fond dans leur idée d'une «voie au socialisme», de sorte que l'appui ded communistes à la demande d'augmentation a de sa nature rendu les socialistes répugnants à la participation communiste. Mais les socialistes n'oscillaient-ils pas à l'égard d'une politique des salaires à mettre en pratique? : tantôt transigeants tantôt intransigeants sur le blocage. Le fait est que cette oscillation s'est rattachée aux élections; iles, saisis de crainte de les pardre, pai exemple en été 1946, étaient prêts à accepter l'augmentation. En 1947, ils étaient presque libres de cette sorte de crainte. C'est ce problème d'élection qui a aussi exercé une influence funeste sur les rappoits de la S. F. I. O. avec le P. C. F. La S. F. I. O., essuyant les défaites électorales au profit du P. C. F., n'aurait-elle cessè de s'accommoder de la coalition avec lui? L'inimitié des socialistes contre le P. C. F. s'est développée par degrés avec leurs défaites, ce qui a aussi entrainé fatalement, semble-t-il, la rupture.