後期メルロ＝ポンティに於ける「無－差別」―《見えるものと見えないもの》の批判的検討―

Abstract

Ce qui embarrasse les lecteurs du dernier ouvrage de Merleau-Ponty : Le visible et l'invisible, c'est le fait que s'y dévoilent bien des contradictions quant à ses concepts fondamentaux ; par exemple, d'une part il critique l'idée bergsonienne de la coïncidence ou de la fusion, et exalte la pensée de la différence ou de l'écart, mais d'autre part il n'oublie pas d'insister sur la non-différence ou l'unité préalable avant la ségrégation. Où se trouve en réalité l'ultime position de sa dernière philosophie ? Nous considérons que cet ébranlement entre les conceptions de l'unité et de l'écart tient à la dissociation entre son ontologie et sa phénoménologie : c'est que, bien qu'il ait été obligé de penser ontologiquement l'être de cette unité, phénoménologiquement il n'en pouvait montrer aucune manifestation possible. Certes, en tant que charnière soutenant le voyant et le visible, et comme telle n'étant jamais le vide ontologique, la non-différence merleau-pontyenne est plutôt l'Etre au sens le plus originaire de ce mot, mais elle reste inévitablement cachée et invisible, puisque la Visibilité repose chez lui toujours sur la dualité du voyant et du visible, à savoir sur la déhiscence de l'Etre. C'est cette présupposition concernant la phénoménalité que nous attaquons dans cet essai. Si nous établissons, en radicalisant ce que fait Merleau-Ponty luimême dans sa critique de la dualité du cogito-cogitatum, un autre principe de la phénoménalisation, celui qui ne consiste plus dans 1'écart, "l'invisible" se révélera; il sera en un sens visible, mais cela sans le voyant ni le vu, c'est-à-dire en deҁà de leur différenciation et comme leur fondement commun.